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Le CCDH donne le coup d’envoi de la deuxième tranche du programme de la réparation communautaire

M.Ahmed Herzenni, le Président du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, a donné le coup d’envoi de la deuxième tranche des projets d’appui au programme de réparation communautaire. Une cérémonie de signature a été en effet organisée dans ce sens le jeudi 10 juin 2010 à Rabat, en présence du président délégué de la Fondation CDG, M.M’hammed Grine, de l’Ambassadeur représentant de l’Union Européenne, M.Eneko Landaburu et des représentants des Associations bénéficiaires des projets.

Cette deuxième tranche des projets d’appui au programme de réparation communautaire concerne 51 nouveaux projets dans dix provinces et préfectures cibles du programme, à savoir : Al-Hoceima, Azilal, Casablanca (Hay Mohammadi), Er-Rachidia, Figuig, Khemisset, Khénifra, Nador, Tan Tan et Zagora. Ils portent sur les axes suivants: la préservation active de la mémoire (6 projets), le renforcement des capacités des acteurs locaux (16 projets), l’appui aux activités génératrices de revenus (20 projets), l’intégration de la femme et de l'enfant (3 projets), les infrastructures sociales de base (3 projets), la préservation et la protection de l'environnement (3 projets).

Intervenant lors de cette cérémonie, M.Ahmed Herzenni a indiqué que ces 51 projets viennent s’ajouter aux 32 projets lancés dans le cadre de la première tranche, ce qui porte à 83 le nombre total des projets initiés dans le cadre du programme de réparation communautaire avec un investissement global de plus 35 MDH. Avant d’ajouter que le CCDH ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Une troisième tranche sera en effet lancée même si elle n’est pas prévue dans le cadre de la convention qui lie le CCDH à l’Union Européenne. Elle concernera les provinces de Khemisset, Azilal et Tan-Tan, ce qui portera à 100 le nombre global des projets initiés dans le cadre de ce programme.

Même si le CCDH n’est pas encore au stade d’évaluation, M.Herzenni a tenu à faire une première lecture de ce programme. Il a ainsi affirmé, sans risque de se tromper, qu’en comparaison avec nos émules, « nous faisons partie du pelletons de tête» en précisant au passage que « si on prenait les principales expériences de la réparation collective, il est clair que nous avons quelques avancées et cela se confirme aujourd’hui ». Cette deuxième tranche confirme que « nous nous acquittons de nos engagements en tant qu’institution chargée de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation » a souligné celui qui préside aux destinées du Conseil.

Cependant, selon M.Herzenni, en dépit des résultats probants enregistrés dans ce domaine, le programme comporte quelques faiblesses dont la première est relevée au niveau du programme. En effet, si le programme de réparation communautaire porte essentiellement sur deux axes, à savoir les activités génératrices de revenu et la préservation de la mémoire, dans les faits, on constate un déséquilibre entre ces deux axes au profit des activités génératrices de revenu. Explications: le fait est que les besoins sont tels que ce volet retient davantage d’attention sur le terrain. Une défaillance à laquelle il est possible de remédier, précise M.Herzenni, notamment dans le cadre d’un autre programme qui sera mis en œuvre en partenariat avec l’Union Européenne, et qui sera dédié exclusivement à la question de l’histoire et de la mémoire.

La deuxième défaillance qui a été mise en exergue par le président du CCDH concerne la quasi-absence d’un système d’évaluation des projets lancés durant la première tranche. Aussi, durant les prochaines semaines, « le focus doit être porté sur le suivi de l’évaluation de l’ensemble des projets de réparation communautaire ».

De son côté, l’Ambassadeur représentant de l’Union Européenne, M.Eneko Landaburu a salué le processus de réconciliation dans lequel s’est engagé le Maroc précisant que le programme de réparation communautaire « est un succès ». « C’est un processus unique qui est arrivé à sa phase de maturité et qui a été soutenu politiquement et financièrement par l’Union Européenne », a-t-il souligné mettant l’accent au passage sur « la dynamique positive qu’il a créée dans les différentes régions ». Il a mis l’accent par la même occasion sur « la complexité » de ce programme qui doit prendre en considération « les réalités et les diversités économiques, sociales et culturelles des régions concernées ».

Pour sa part, M’Hammed Grine, président délégué de la fondation CDG a réitéré l’engagement de la fondation qu’il préside « à appuyer cette dynamique lancée par notre pays dont nous commençons à récolter les premiers fruits et dont le bilan nous invite à l’optimisme » a-t-il dit.

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