Face à la crise : légiférer, contrôler, sensibiliser et impliquer pour protéger les droits de l’Homme
Le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme a participé du 28 juin au 1ER Juillet 2010 à Nantes, aux rencontres de la quatrième édition du forum international des droits de l’Homme organisé, sous le haut patronage de l’UNESCO.Sous le thème ’ Face à la Crise les droits de l’Homme’, la quatrième édition du forum a traité , à travers une quarantaine d’ateliers et de plénières, des axes suivants : • Identité, minorité : vivre et agir ensemble dans la diversité • Libertés d’expression et d’opinion : un combat permanent • Travail : défendre et renforcer le droit malgré la crise • De la terre à l’aliment / des valeurs aux règles, en partenariat avec le programme de recherche européen LASCAUX
Pour sa troisième participation consécutive à cet évènement, le Conseil a été présent durant les quatre jours de l’évènement avec un stand où il a exposé ses publications et outils de promotion des droits de l’Homme. Le CCDH a également contribué au débat à travers la participation des de Messieurs Albert Sasson et Hammou Ouhelli, membres du CCDH.
Le forum, qui se réunit tous les deux ans, a été cette année, l’occasion de revenir sur les problèmes des droits de l’Homme en relation avec la crise économique mondiale : augmentation du chômage, montée du racisme et xénophobie, pauvreté, limitent l’accès surtout des catégories vulnérables à plusieurs droits : santé, éducation et justice. ‘Ce sont là les défis de notre temps !’Explique Morten Kjaerum, directeur de l’agence Européenne pour les droits fondamentaux, lors de la cérémonie d’ouverture du Forum.
‘La crise économique a aussi des répercussions sur les institutions clés qui ont été crééespour protéger et promouvoir les droits de l'homme, tels que les institutions nationales de droits de l'homme. Cela menace l’efficacité de ces institutions qui souffrent également
de graves réductions de leurs budgets. Les économies réalisées à partir de telles réductions sontsouvent minimes, mais le coût de le faire peut être cher au moment précis où levulnérables et sans voix la nécessité plus de protection, pas moins. La même chose s'applique pour les organisations non gouvernementales qui sont également confrontés à des restrictions non seulement dans le financement, mais aussi dans
fonds et dons des bayeurs’, développe Kjaerum
Morten Kjaerum ajoute que la lutte pour la protection des droits de l’Homme nécessite, le renforcement des lois, l’éducation et la sensibilisation aux droits en s’appuyant sur la citation de Eleanor Roosvelt, dite après la crise économique après la deuxième guerre mondiale : “Human rights exist to the degree that they are respected by people in relations with each other, and by governments in relations with their citizens.” ("Les droits de l’Homme existent dans la mesure où ils sont respectés par les gens dans leurs relations les uns avec les autres, et par les gouvernements dans leurs relations avec les citoyens. "). Citation qui n’a pas pris une ride depuis.
De son côté, Madame Marcia V.J. Kran, directeur de la division recherche et droit au développement au Haut Commissariat aux droits de l’Homme, a insisté sur la sensibilisation aux droits, les initiatives de prévention ainsi que l’implication des personnes atteintes dans leurs droits dans le processus de décision. Madame Kan, a complété en rappelant ‘le rôle de supervision des parlements du pouvoir judiciaire, ainsi que institutions nationales indépendantes des droits de l’Homme ‘qui sont également un élément clé dans le renforcement de la participation’. ‘Les États devraient veiller à ce que des outils pédagogiques soient déployées et les stratégies de sensibilisation mis en place pour renforcer la sensibilisation, et les allocations des budgets publiques’ a-t-elle ajouté.
Enfin, la directeur de la division de recherche au HCDH, a rappelé l’importance du renforcement d e la coopération internationale : ‘La nécessité de la coopération internationale est évidente. Elle devrait aussi influencer l'élaboration des politiques par des organisations intergouvernementales et les institutions financières visant à atténuer les difficultés économiques. Les instruments internationaux relatifs aux droits, y compris le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention relative aux droits de l'enfant et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, traitent explicitement le cadre de la coopération internationale’ a-t-elle conclu.
Il est à rappeler que le Forum de Nantes, a été créé en 2004 à l’initiative de l’UNESCO (SHS), pour soutenir les réseaux d’acteurs impliqués dans la protection, et contribuer au respect et à la mise en œuvre des droits de l’homme en renforçant la solidarité entre ces différents acteurs (responsables politiques, militants et dirigeants d’ONG, universitaires et experts internationaux, représentants d’organisations internationales…).
Ce Forum mondial des droits de l’Homme, organisé par le Secrétariat international permanent « Droits de l’Homme et gouvernements locaux », se veut une invitation au dialogue, à l’échange des connaissances et des bonnes pratiques, et au débat sur un pied d’égalité.