Chronique du SIEL : Hommage à Assia EL Ouadie, citoyenneté, état des hôpitaux psychiatriques au centre des activités de la première journée

Un programme riche et diversifié, celui conçu par le Conseil national des droits de l’Homme pour cette première journée de la 19ème édition du Salon international de l’édition et du livre qui a ouvert ses portes au public le samedi 30 mars 2013.

La participation du CNDH, qui tient cette année un stand commun avec le Conseil de la concurrence et l’Instance centrale de prévention de la corruption, est placée sous le signe de la citoyenneté.

Pour M. El Yazami, président du Conseil, ce choix s’explique par le fait que ‘Le Maroc, doté d’une constitution qui permet au gouvernement et au parlement d’exercer leurs pouvoirs dans leur plénitude, d’institutions constitutionnelles dynamiques et dotées de prérogatives larges et d’une société civile diverse et agissante, a besoin de l’implication active de tous les citoyen(ne)s ’dans ce processus. Le Conseil et ses partenaires se devaient donc d’être présents pour informer de leurs prérogatives, mais aussi ‘pour échanger librement et contribuer-modestement- à faire de ce salon un vaste espace d’échanges et de délibération citoyenne’ dixit M. El Yazami.

Plusieurs rencontres ont été organisées tout au long de cette première journée, aussi bien dans l’espace rencontre, un lieu ouvert où les participants vont à la rencontre du public, que dans la salle de conférence mise en place à cette occasion.

Le coup d’envoi des activités du Conseil de cette première journée du SIEL a été donné par la rencontre organisée par la commission régionale des droits de l’homme d’Oujda-Figuig sur la citoyenneté animée par Sebhallah El Rhazi, docteur en sciences politiques, professeur universitaire et Abdelaziz Karraky, Docteur d’État en droit, enseignant-chercheur à l’Université Mohammed V Souissi ainsi qu’un membre de la commission régionale. M. El Ghazi est revenu sur la première tentative de légalisation des droits de l’Homme qui revient au projet de constitution de 1908. Des droits qui ont été modestement consacrés par la suite par les constitutions de 1962, 1970 et 72, par les révisions de 1992 et 1996. Cependant, c’est la constitution de 2011 qui est allé plus loin dans ce domaine en introduisant un nouveau concept, celui des droits fondamentaux. Un concept qui dépasse la dimension philosophique des droits de l’Homme pour consacrer la protection judiciaire des droits des citoyens.

L’autre moment fort de cette journée est indéniablement l’Hommage qui a été rendu à Feu Assia El Ouadie. Un premier hommage lui a été rendu par le Conseil au théâtre Mohammed V à Rabat, mais comme l’a souligné le frère de la défunte Aziz El Ouadie, le Salon du livre est une autre manière de rendre hommage à cette dame du cœur qui a offert sa vie à autrui. Cet hommage a connu des moments chargés de beaucoup d’émotion suite notamment à l’intervention de son neveu Oualid El Ouadie et de son fils Youssef Chehbi qui a démontré la force de conviction de sa défunte mère à travers l’une de ses citations : ‘Si vous êtes neutre devant une situation d’injustice, c’est que vous vous êtes du côté de l’oppresseur’.

Dans l’axe jeunesse marocaine, une rencontre a été tenue sur l’éducation et la formation, animée par M. Jamal Khallaf, Directeur du programme « Medersat.com » de la Fondation BMCE Bank et M. Noureddine Mouaddib, président de l’Université internationale de Rabat et membre du CNDH et modérée par Mme Tijania Fertat, ancienne directrice de l'Académie régionale de l'éducation et la formation de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Une rencontre qui a permis de mettre en exergue d’un côté l’inadéquation entre la formation universitaire et le marché de l’emploi, et d’un autre, l’insuffisance de la formation en matière de droits de l’Homme et de la citoyenneté.

Dans le volet ‘chantiers du CNDH’, l’accent a été mis sur le dernier rapport du CNDH sur les hôpitaux psychiatriques à travers une rencontre animé par M. Omar Battas, membre du CNDH qui a permis de lever le voile d’un côté sur les souffrances des familles concernées par cette maladie et d’un autre sur l’absence d’une stratégie nationale en matière de maladie mentale et tout ce que cela engendre comme difficultés en termes de prise en charge des malades.

Enfin et dans le rubrique intitulée « les commissions régionales des droits de l’Homme en action», la CRDH de Laâyoune-Smara a tenu une rencontre sur le thème ‘une année au service des droits de l’Homme’ qui a permis de mettre sur la scène publique le bilan d’activité de la commission en matière de protection et promotion des droits de l’Homme ainsi qu’en matière d’enrichissement de la pensée et du dialogue concernant les droits de l’Homme et la démocratie.