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Lancement officiel du programme « archives, histoires, mémoires » : lecture du passé et préservation de la mémoire pour garantir la non répétition des violations

Le coup d’envoi officiel du programme d’accompagnement des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation dans le domaine de « l'archive, histoires et mémoire » mis en œuvre par le CCDH, a été donné le mardi 5 octobre 2010 à Rabat.

Ont pris part à la cérémonie de lancement de ce programme, financé par l’Union Européenne, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation dans son volet relatif à la préservation de la mémoire et la non répétition des violations du passé, plusieurs acteurs gouvernementaux, institutionnels, politiques , du domaine des droits de l’Homme, de la société civile, ainsi que des personnalités politiques et du monde des médias.

Intervenant à cette occasion, le Président du CCDH a indiqué que le programme s’inscrit dans le cadre de la dernière partie des recommandations de l’IER, (les recommandations relatives à l’établissement de la vérité, l’indemnisation individuelle, la réparation communautaire, l’initiation des réformes institutionnelles et législatives étant quasi achevés), représente un grand enjeu pour le Maroc, et sa mise en œuvre est un grand défi que se lancent le CCDH et ses partenaires.

Il a jouté que sa préparation a été longuement réfléchie sur la base d’une approche participative qui a impliqué l’ensemble des acteurs concernés par les questions d’archives, d’histoire et de mémoire. De même, les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ainsi que des chercheurs et personnes ressources y compris d’anciens victimes ont été consultés et seront parties prenantes de la mise en œuvre de ce programme.

Et M.Herzenni d’inviter tous les partenaires de ce programme « à redoubler d’efforts pour que leur implication institutionnelle et aussi personnelle soit un gage de réussite et d’aboutissement de tout ce qui sera entrepris afin que nos archives soient au niveau des normes internationales, que notre histoire du temps présent soit bien étudiée et bien diffusées et enfin que la mémoire du Maroc retienne aussi le temps présent ».

De son côté, M. Eneko Landaburu, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Maroc a indiqué que l’Union Européenne veille, à travers le programme « Archives, Histoire et Mémoire » à renforcer la coopération avec le CCDH, s’inscrivant ainsi en droite ligne de la coopération entre les deux parties dans le domaine de la réparation communautaire, le plan d’action national en matière de démocratie de développement, profondément convaincu que la mémoire est indispensables pour bâtir une société sur des bases et des fondements solides. « Il n’y a pas de peuples sans histoire. Il n’y a pas de peuples sans mémoire » a-t-il dit.

M. Eneko Landaburu, a mis en exergue « l’exemplarité du Maroc, qui a eu le courage de regarder son histoire, sans indulgence et sans complaisance et qui met en œuvre des actions et des outils pour pouvoir le faire » en soulignant que « le succès de ce programme, unique dans son genre au Maroc et au Maghreb réside dans l’engagement non seulement institutionnelle dont le CCDH et mais également du parlement, de l’Université, de la société civile et des syndicats.

Pour sa part, Mme Naïma Senhaji, coordinatrice du projet, a fait un exposé sur les objectifs, les activités et le déroulement du projet. Elle a indiqué que le programme vise la consolidation de la démocratie et la mise en œuvre des droits de l’Homme. Il a également comme objectifs de faciliter la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation en matière de préservation des archives, de recherche historique, de diffusion à une large échelle des connaissances sur l’histoire contemporaine et de préservation de la mémoire.

Ainsi, le programme, qui porte sur 8 millions d’euros, propose le traitement et le classement de l’archive de l’IER, d’appuyer la mise en place opérationnelle des « Archives du Maroc », d’équiper une partie de l’Institution « Archives du Maroc », notamment pour appuyer la mise en place des archives relative à la période 1956-1999. et la qui s’étalera sur une durée de 72 mois, propose dans le cadre de la préservation des archives de l’IER-CCDH et l’amélioration de l’accès à l’information, de sélectionner les matériaux existants, classer, faire l’inventaire et mettre à la disposition du public les archives de l’IER et du CCDH. En matière d’élaboration d’une stratégie nationale de réorganisation et de modernisation des archives, la convention prévoir d’appuyer la mise en place opérationnelle des « Archives du Maroc », d’équiper une partie de l’Institution « Archives du Maroc », notamment pour appuyer la mise en place des archives relative à la période 1956-1999, d’appuyer l’enseignement de l’Histoire contemporaine et de créer des musées régionaux et d’accompagner le processus d’établissement du musée national etc .

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation relatives aux l’archive et à la préservation de la mémoire, le Conseil Consultatif des droits de l’Homme a constitué une commission spéciale, composé d’experts et de chercheurs universitaires en vue d’approfondir la réflexion sur cette question et de poursuivre le chantier de modernisation des archives nationales. Dans ce cadre le CCDH s’est employé à mener une réflexion et des consultation sur l’aspect législatif des archives. Ces effort ont été sanctionnés par la promulgation de la loi sur les archives 69/99 en date du 30 novembre 2007 qui organise les conditions de la préservation des archives, les délais de leur ouverture au public, les conditions de leur consultation et les sanctions encourues en cas de leur altération.

Le CCDH a mené également des consultations avec les différents acteurs concernés et a organisé plusieurs séminaires sur le sujet. Aussi, le conseil a signé en avril 2009 une convention de coopération et partenariat avec le Centre Cinématographique Marocain (CCM) concernant la promotion de la culture des droits de l’Homme et l’encouragement des productions cinématographiques relatives à la préservation de la mémoire et aux violations graves des droits de l’Homme perpétrées dans le passé. Il a également conclu une convention de partenariat avec l’Université Mohamed V Agdal portant sur la création d’un master d’Histoire contemporaine à la faculté des lettres et des sciences humaines.

Le CCDH a procédé en septembre 2010 à la signature d’une convention de partenariat avec le ministère de la culture sur la préservation de la mémoire et l’archive et la réhabilitation culturelle des régions concernées par la réparation communautaire.

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