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M. Driss EL Yazami à l’occasion de la journée internationale de la femme : ‘Il ne saurait y avoir d’avenir digne de ce nom si la moitié de l’humanité en est bannie’

 

le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami a participé au 1er Forum des Femmes journalistes en Afrique, ‘Les panafricaines’ organisé le 8 mars 2017 à Marrakech à l’initiative de Radio 2M et du Comité Parité et Diversité de 2M. En tant que fervent défenseur de l’égalité Homme-Femme, le CNDH se devait d’être présent à cette rencontre commémorative de la journée internationale de la femme. Une opportunité de plus pour le Conseil de mettre en exergue ses actions entreprises en matière de protection et de promotion des droits des femmes.

Intervenant à la clôture de cette rencontre qui a réuni 120 journalistes originaires de 22 pays africains, M. El Yazami a commencé par rappeler quelques chiffres attestant de la vulnérabilité de la femme africaine et de ‘toutes ces discriminations, humiliations, souffrances, exclusions, dénis de justice dont les femmes en Afrique souffrent tous les jours, dans tous les pays’ comme il l’a souligné.

En effet, les femmes constituent près de 70% de la force agricole du continent et produisent environ plus de 80% de toutes les denrées alimentaires, mais elles ne représentent en moyenne que  15 % des  exploitants. Elles occupent 66 % des emplois dans le secteur informel non agricole et ne gagnent que 70% pour chaque dollar gagné par un homme. Alors que dans  le  secteur  formel,  les  femmes  occupent  quatre  emplois sur  10  et  gagnent  en  moyenne  un  tiers  de  moins  que  leurs  collègues  masculins.  Seuls  15  pays  africains  ont  adopté des  lois  contre  la  discrimination  à  l’embauche liée  au  genre.

 

Autre indicateur, le taux d’alphabétisation des femmes qui ne dépasse pas les 50% dans plus de 12 pays d’Afrique et qui est en dessous des 20% dans certains cas.

Ces quelques illustrations d’une situation globale inacceptable interpellent. ‘Il ne saurait y avoir d’avenir digne de ce nom si la moitié de l’humanité en est bannie’ a-t-il dit appelant à ‘s’armer de courage et de détermination pour réduire et vaincre les inégalités de genre’.

A cet égard, M. El Yazami a rappelé la publication par le CNDH de pas moins de 7 rapports sur la question de l’égalité en quatre ans dont le dernier rapport sur l’état de l’égalité et de la parité publié en octobre 2015, qui comportait 32 149  mots et 97 recommandations, mais dont seuls 4 mots demandant l’égalité en héritage ont été décriés par certains, passant sous silence tous les constats scientifiques établis sur les inégalités au Maroc et toutes les autres recommandations du rapport.

Enfin, M. El Yazami a appelé les journalistes participantes à œuvrer, conformément aux règles déontologiques, à contribuer à ‘la construction d’une Afrique digne de ses enfants, une Afrique démocratique, respectueuse des droits fondamentaux de ses citoyens : liberté d’expression et d’association, droit à la sécurité, liberté de manifestation pacifique, élections libres et transparentes, etc.’.

Après une séance plénière, les travaux de cette rencontre qui s’est voulue une passerelle entre les femmes des médias des pays africains francophones, un espace de rencontre, d’échange et de partage des connaissances se sont poursuivis sous forme d’ateliers de travails sur différentes thématiques. Ils ont été couronnés par la signature d’une charte sur la parité et la lute contre les discriminations dans les organes de presse, et  l’adoption de plusieurs recommandations qui appellent notamment à l’institutionnalisation de ces rencontres panafricaines à travers la création d’un réseau panafricain des femmes journalistes, avec à la clé un prix pour récompenser les meilleures productions journalistiques.