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Débat au parlement sur la migration et l’intégration : Driss El Yazami, ‘On ne peut exiger le respect des droits de notre communauté à l’étranger sans garantir le respect des droits des communautés accueillies au Maroc’

La question de la migration et de l’intégration des migrants a fait débat ce mercredi 9 mai 2018 à la Chambre des députés à Rabat. Une question qui fédère aujourd’hui et qui a réuni autour d’une même table le quatuor, Driss EL Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Abdelkérim Benatiq, ministre  délégué chargé des Marocains résident à l’étranger et des affaires de la migration, Driss Chtaybi, vice-président du parlement, et M. Götz Schmidt-Bremme Ambassadeur d’Allemagne au Maroc.

Le Choix de cette thématique n’est pas fortuit. En effet, le Maroc qui a initié une nouvelle politique migratoire résolument humaniste est fortement impliqué dans la dynamique internationale et régionale visant à réfléchir et développer des initiatives et des approches concertées et participatives relatives aux questions majeures de la migration. Ainsi, le Maroc abritera en décembre 2018 la Conférence intergouvernementale devant aboutir à l’adoption du « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulière ». De même qu’il accueillera durant la même période le 11ème Sommet du Forum mondial pour la migration et le développement co-présidé par le Maroc et l’Allemagne. Au niveau régional, le Maroc s’est vu accordé par l’Union africaine le mandat de « leader de l’Union africaine sur la question de la migration ». C’est dire l’enjeu fondamental que revêt la question de la migration pour le Maroc.
Intervenant à l’ouverture de ce colloque, Driss EL Yazami, président du CNDH a mis l’accent sur cinq axes prioritaires qu’il considère primordiaux en vue de capitaliser sur l’expérience marocaine en matière de migration. Le premier axe concerne la nécessité d’agir sur trois échelons. D’abord à l’échelle nationale dans la mesure où tous les pays sont tenues d’adopter des politiques intégrées en matière de migration et d’asile, puis sur le plan régional en tentant d’intégrer les grands regroupements économiques africaines comme le CEDEAO, et enfin sur le plan africain.

Dans un deuxième temps, M. El Yazami a souligné l’importance d’avoir fusionné la gestion des affaires des migrants au Maroc à celles des communautés marocaines résident à l’étranger. « On ne peut exiger le respect des droits de notre communauté à l’étranger sans pour autant garantir le respect des communautés accueillies au Maroc », a-t-il dit non sans conviction.
En outre et après avoir mis l’accent sur la nécessité d’impliquer tous les acteurs concernés dans la gestion de la question de la migration (les volets sécuritaire, académique, législatif et autres), M. El Yazami a salué l’absence d’une exploitation politicienne de la question de la migration au Maroc. Enfin, et tout en saluant l’importance de la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernées, il a indiqué que l’approche sécuritaire est certes nécessaire, mais doit être accompagnée d’efforts sur le plan académique et législatif.

Pour sa part, Abdelkerim Benatiq a présenté les grandes lignes de la stratégie nationale en matière de migration et d’asile annonçant la prochaine adoption par le parlement du projet de loi sur l’asile. 
Les travaux de cette journée ont été marqués par plusieurs interventions notamment sur « le processus d’élaboration du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulière », « le processus d’élaboration du Pacte mondial pour les réfugiés », et sur « l’accompagnement par le CNDH de la mise en œuvre des droits fondamentaux des immigrés », axe présenté par Aminata Pagni, cadre à la direction de la protection au CNDH.