“ La protection des réfugiés entre le droit international et les mécanismes nationaux » thème d’un Séminaire régional à Oujda
Le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) a organisé, le 6 et 7 Février 2008 à Oujda, en coopération avec l’Organisation Marocaine des droits de l’Homme (OMDH), le Haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) au Maroc, le bureau des Nations Unies au Maroc et Amnesty international- (section Maroc), un séminaire régional sur « la protection des réfugiés entre le droit international et les mécanismes nationaux ».
Le but de ce séminaire organisé à l’occasion de l’inauguration du bureau régional du CCDH à Oujda et de l’arrivée en ville de l’exposition itinérante « timbre-poste et droits de l’Homme » était de poursuivre la réflexion et d’approfondir le débat sur les questions des réfugiés et de leur protection au Maroc, de continuer le débat entre les autorités publiques, les acteurs de la société civile, les chercheurs spécialisés et les organisations internationales sur les problématiques et les difficultés que pose la protection des réfugiés au Maroc en tant que pays de transit et d’accueil.
La séance d'ouverture de ce séminaire s'est déroulée en présence du wali de la région de l'Oriental, gouverneur de la préfecture d'Oujda-Angad, M. Mohamed Ibrahimi et des représentants d'ONGs de la région de l'Oriental, avec la participation des représentants des autorités publiques, des magistrats, du CCDH, des organisations internationales concernées, des organisations des droits de l’Homme et des universitaires.
Les travaux de cette rencontre se sont articulés autour des axes suivants : « la protection des réfugiés en droit international », « le rôle des autorités publiques dans la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile », « les mécanismes nationaux pour la protection des réfugiés », « le rôle de la justice dans la protection des réfugiés », « le rôle des Institutions nationales dans la protection des réfugiés » et « le rôle des ONG dans la protection des réfugiés ».
A cette occasion, le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), M. Ahmed Herzenni a affirmé que "le Maroc qui a franchi des étapes importantes en matière des droits de l'Homme est appelé à oeuvrer pour la préservation de ces acquis et la consolidation des droits socio-économiques, notamment ceux des réfugiés".
M. Herzenni a souligné que le Maroc a été parmi les premiers pays à approuver la convention de Genève de juillet 1951, relative au droit d'asile ainsi que le protocole d'application de cette convention en 1974.
Il a relevé que le Royaume continue à faire face à la problématique des réfugiés et des défis que présente leur protection, rappelant que le Maroc est conscient de la valeur de l'immigré et du réfugié, étant donné que plusieurs de ses concitoyens vivent dans d'autres pays d'accueil.
Pour sa part, la présidente de l'OMDH, Mme Amina Bouayache a souligné l’importance de la question de protection de réfugiés et des demandeurs d'asile, compte tenu des nouvelles mutations que connaît le Maroc, qui est passé d'un pays d'émigration à un pays de transit puis à un pays d'accueil d'un nombre croissant de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne.
L'OMDH, a-t-elle ajouté, avait procédé en septembre 2007 à la signature d'une convention de partenariat avec l'UNHCR pour la création d'un centre d'assistance juridique aux réfugiés et aux demandeurs d'asile dans les villes de Rabat et d'Oujda.
D’un autre côté, M. Johannes Van Der Klaauw, représentant de l'UNHCR a fait observer que le phénomène de réfugiés pose des défis considérables aux autorités publiques qui se doivent de respecter leurs engagements et obligations et aux sociétés civiles qui défendent les droits de ces personnes.
Selon des statistiques de l'UNHCR, a-t-il noté, le nombre des réfugiés subsahariens installés au Maroc jusqu'à la fin de l'année 2008 est de l'ordre de 800 réfugiés contre 8.300 dans les cinq pays du Maghreb et celui de demandeurs d'asile s'élève à 350 contre 6.000 personnes dans les autres pays du Maghreb.
M. Mohamed Sektaoui, Directeur général d'Amnesty International-section Maroc, a quant à lui considéré que la question des réfugiés dans le Royaume comme dans tous les autres pays d'Afrique du Nord reste étroitement liée au phénomène d'immigration clandestine, soulignant qu'un grand nombre de ces réfugiés s'est adressé à la représentation de l'UNHCR au Maroc demandant le retour à leurs pays d'origine. Il a fait valoir que le rôle de la société civile et celui des organisations non gouvernementales (ONG) demeure très limité en ce qui concerne la défense des droits des réfugiés et des demandeurs d'asile.