SIEL 2018 : La CRDH de Casablanca-Settat fait vivre l'article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme relatif à la discrimination
« Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté », article 2 de la DUDH.
Dans le cadre de sa participation au Salon international de l’édition et de livre à Casablanca (SIEL) 2018, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a organisé le 11 février 2018 un débat sur la lutte contre discrimination encadré par la Commission régionale des droits de l’Homme de Casablanca-Settat (CRDH).
Au cours de ce débat animé par Belmeddahi Hakim, directeur de la rédaction du quotidien Al Ahdath Al Maghrebia, Abdoulaye Diop, président de l’Association des ressortissants sénégalais résident au Maroc (ARSEREM) a mis en exergue l’importance de la question de l’accès des droits pour les étrangers résident au Maroc. Il a à cet effet salué l’initiative du Maroc relative à la régularisation et l’intégration des migrants en situation irrégulière. En effet, cette opération visait à assurer l’égalité entre étrangers et citoyens et à renforcer l’accès des étrangers aux droits fondamentaux, notamment la santé, l’enseignement, le logement, l’emploi, l’accompagnement social et juridique, et autres.
Pour sa part Zahra Ouardi, membre de la CRDH de Casablanca-Settat et ex-présidente de l’Union de l’action féminine, a choisi de revenir sur la question de l’égalité des droits pour les hommes et les femmes. Elle a dans ce cadre mis en lumière l’évolution de la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes au Maroc depuis la Constitution de 1962 qui a consacré les droits politiques de la femme marocaine. Elle a de ce fait rappelé que le Maroc a entamé l’harmonisation de ses lois après la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1993. Dans ce sens, le Maroc a réformé le code de travail en 2003 en incluant l’égalité dans le domaine de travail, le code de la famille en 2004, la loi de la nationalité en 2007, etc.
Evoquant la discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap, Khadija Chamsse Eddine, professeur et ex-présidente de l’Association des parents d’élèves de l’Institut de l’Organisation alaouite pour la promotion des aveugles au Maroc et Housseine El Mouktadi, vice-président de la Coalition des associations œuvrant dans le domaine de l’autisme à Rabat, ont appelé, d’une manière unanime, à la nécessité d’agir contre les discriminations et promouvoir l’égalité en faveur des personnes en situation de handicap. Ces deux dernières interventions ont porté sur l’accès à l’éducation des personnes malvoyants, aveugles, autistes et autres. Les deux intervenants ont souligné les difficultés rencontrées par cette catégorie en raison de l’absence des moyens et des outils appropriés pour garantir le respect du principe d’égalité des chances. Mme. Chamsse Eddine et M. El Mouktadi ont appelé l’Etat à mettre en place un système d’éducation inclusifs où les enfants en situation de handicap seront scolarisés et intégrés gratuitement en milieu scolaire, en aménageant les établissements scolaires, en adaptant les manuels scolaires, en instaurant des mesures d’accompagnement et de soutien individualisées et centrées sur l’apprenant et en sensibilisant les enseignants et le personnels éducatif à l’accueil et la scolarisation des personnes (enfants et jeunes) en situation de handicap.