SIEL 2016 : Quand le handicap devient un vecteur de création et d’inclusion
Le coup d’envoi du programme d’activités du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) dans le cadre de la 22e session du Salon international de l’édition et du livre (Casablanca, du 12 au 21 février 2016) a été donné le vendredi 12 février 2016. Le stand du CNDH est consacré, cette année, aux droits des personnes en situation de handicap, et a pour slogan ‘Handicap, droits et citoyenneté’.
La rubrique ‘Une heure, une région’, a pour objectif de traiter des questions relatives à l’évolution des droits des personnes en situation de handicap au niveau local et de jeter la lumière sur les efforts consentis pour prendre en considération la dimension régionale dans les programmes et les politiques d’intégration de cette catégorie de la population. Durant cette première journée du SIEL, la parole a été donnée à la région de Dakhla-Aousserd qui a mis en exergue les défis que pose le handicap notamment en lien avec la création artistique et comment le handicap peut devenir un vecteur de réussite et un levier pour faire face aux défis.
Cette rencontre a constitué une occasion d’aborder l’expérience de trois associations pionnières dans le domaine du handicap dans cette région. Des associations qui œuvrent dans plusieurs domaines dont la rééducation, l’intégration scolaire et le handisport. Ces associations sont venues présenter leurs expériences, leurs défis ainsi que les contraintes qui empêchent la pleine promotion des droits des personnes en situation de handicap.
Cette rencontre a permis aussi à l’Association Dakhla des handicapés de partager son expérience en la matière. Fondée en 2000 et visant la réhabilitation et l’intégration, cette association a été créée par une personne ayant su transcender son handicap et prouver que la volonté peut permettre de dépasser tous les obstacles. En effet, M. Mohamed Semlali s’est employé à développer les méthodes de travail de son organisation pour qu’elle devienne une association pionnière dans le domaine de la rééducation des personnes en situation de handicap dans la région et qui plus est, bénéficie à plus de 550 personnes.
Cette rencontre a également permis de mettre en exergue le droit des personnes en situation de handicap à l’enseignement et à l’intégration, et ce en relatant l’expérience réussie d’un enfant ayant bénéficié des classes inclusives. On retrouve dans ces classes diverses formes de handicap comme l’explique par Mme Laaroussi de l’Association Espoir pour les enfants en situation de handicap. Le suivi de ces cours a permis à cet enfant d’intégrer des classes dites normales, ses professeurs ayant tenu compte de sa réussite. Mme Laarousi n’a donc pas manqué de rappeler la nécessité pour les écoles d’intégrer les enfants qui ont bénéficié de ces classes inclusives mais aussi l’importance de former les enseignants dans la prise en charge des personnes en situation de handicap. Il est aussi nécessaire, toujours selon Mme Laaroussi, de conclure des partenariats avec les centres de formation professionnelle pour garantir l’intégration de cette catégorie de la population dans le marché du travail.
Enfin, a été présentée l’expérience de l’association Main dans la Main pour le sport des personnes handicapées établie dans la région de Dakhla-Oued Ed Dahab. Cette association, créée en 2014, a pour objectif d’inciter les personnes en situation de handicap à pratiquer le sport et les sensibiliser quant au rôle de l’activité physique dans leur intégration mais aussi dans la perspective de mettre fin à la discrimination dont ils sont victimes.
Par ailleurs, malgré la mise en avant de l’importance des initiatives et des contributions individuelles dans le domaine de la protection des droits des personnes en situation de handicap, plusieurs participants et intervenants ont souligné la nécessité d’ériger les droits des personnes en situation de handicap en une question sociétale dans la mesure où l’Etat est tenu de respecter tous ses engagements à travers la mise en œuvre de l’ensemble des lois relatives à l’intégration des personnes en situation de handicap sans aucune discrimination et avec la garantie de l’égalité des chances promue par la Constitution.