Le CNDH remet à « Archives du Maroc » plus de 17300 dossiers des archives de l’IER
Après la remise des archives de l’Instance indépendante d’arbitrage en juillet 2017, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a procédé le 9 décembre 2017, à Rabat, à la remise à « Archives du Maroc » de la première partie des archives de l’Instance d’équité et de réconciliation (IER), constituée de plus de 17300 dossiers, classés dans 1239 boites spéciales.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une opération d’archivage des dossiers de la justice transitionnelle lancée en février 2017, en vue de traiter l’héritage de l’Instance indépendante d’archivage dans un premier temps, puis celui de l’IER dans un deuxième temps.
Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, M. Jamâa Baïda a affirmé que cette initiative du CNDH constitue une rupture avec le passé et représente une nouvelle étape en cours d’édification pour que l’archive soit « le pilier de la transparence ». En effet, l’importance de l’archive ne réside pas dans le fait qu’il constitue le témoin permettant d’examiner les événements du passé, mais aussi dans le fait qu’il constitue le garant de la transparence et un élément primordial pour sauvegarder les droits individuels et collectifs, a précisé pour sa part M. Driss El Yazami, président du CNDH.
Il a ajouté à cet égard que la préservation, l’organisation et la facilitation d’accès à l’archive produit par l’expérience de la justice transitionnelle au Maroc revêtent une importance cruciale, pour réorganiser la mémoire collective, écrire l’histoire contemporaine et instaurer la conciliation.
En marge de cette cérémonie de versement des archives de l’IER, et en commémoration du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les deux institutions ont organisé un séminaire international sur la problématique des archives et des droits de l’Homme.
Des experts nationaux et internationaux dans les domaines des archives, de l’histoire, de la justice transitionnelle et des droits de l’Homme, issue de 7 pays, ont été réunis pour traiter des différents sujets relatifs aux archives et droits de l’Homme.
Les expériences camerounaise, togolaise, française, brésilienne, rwandaise, sénégalaise et tunisienne ont été présentées lors de cette rencontre. Les intervenants ont été unanimes à insister sur l’importance de la préservation de la mémoire et de l’accessibilité des documents en les considérant comme un droit primordial au savoir.
Par ailleurs, l’analyse des rapports issus de l’archivage a levé le voile sur l’ambivalence de l’utilisation des archives. Il apparait malheureusement que les archives utilisées dans la construction des sociétés justes et démocratiques sont les mêmes archives utilisées par un régime totalitaire pour la répression. De même les participants ont souligné l’importance de l’archivage en mettant en place des procédures spécifiques, notamment le traitement des archives, et la mise en place des dispositifs d’accès et de valorisation de ces archives.