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Appel à mettre l’accès des jeunes à la culture au cœur de tout projet sociétal

Levier incontournable du développement, mécanisme efficace d’inclusion sociale et outil essentiel de prévention de la violence, la délinquance et l’extrémisme, la question de l’accès des jeunes à la culture a bien mérité d’être au cœur du débat à la première journée des activités du CNDH dans le cadre de la 23ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL 2017).

Le stand du CNDH a ainsi réuni, le vendredi 10 février 2017, des artistes et des acteurs associatifs dans le domaine de la culture, en présence de dizaines de jeunes, pour débattre des multiples questions et questionnements sur la réalité de l’accès de la jeunesse à la culture, au moment où l’état des lieux révèle, selon les intervenants, une ambigüité de la politique culturelle, un déficit de l’action et des infrastructures culturelles et une inadéquation de l’offre culturelle par rapport aux attentes des jeunes.

Pour Rachida Roki, du Réseau de Lecture au Maroc, l’éducation à la culture dès le jeune âge est une condition sine qua none pour assurer l’accès de cette catégorie à la culture.

Elle a à cet égard souligné le rôle primordial des institutions traditionnelles de l’éducation à savoir la famille et l’école, déplorant en même temps le rôle de plus en plus faible des maisons de jeunes.

 

Hosni Mokhlis, artiste et co-fondateur du Théâtre de l’Opprimé, estime de son côté que pour les jeunes l’accès à la culture en lui-même n’est plus une problématique à l’ère de l’internet, des smartphones et des réseaux sociaux.

L’artiste s’inquiète, cependant, du contenu culturel véhiculé par ces canaux de communication globalisés, s’interrogeant sur des pratiques culturelles parfois « dangereuses », tel que le phénomène du « t’chermil » qui a suscité l’intérêt de beaucoup de jeunes alors qu’ils se sont montrés indifférents face à autres pratiques.

Même son de cloche, chez l’artiste plasticien et écrivain, Fouad Chardoudi, qui a mis en garde contre l’abandon des institutions conventionnelles de l’éducation notamment l’école et les maisons de jeunes de leur mission en matière d’éducation à la culture, ce qui laisse le champs libre à autres « institutions non-formelle » qui peuvent attirer les jeunes vers des tendances culturelles dangereuses.

Les intervenants ont conclu en lançant un appel aux acteurs concernés afin de mettre l’accès des jeunes à la culture au cœur de tout projet sociétal et de développement, et ce selon une approche inclusive des jeunes.